maison blanche

La nouvelle donne

Guerre de Sécession : l’invisible troisième armée

La guerre de Sécession a été de loin la plus meurtrière de toute l’histoire des Etats-Unis : entre 600 000 et 700 000 morts chez les soldats de l’Union et des Confédérés pour une population qui comptait alors 30 millions d’habitants. Ce qui correspondrait aujourd’hui entre 6 et 7 millions de morts. Toutes les familles ont perdu un père, un fils, un frère…  Ce chiffre de 600 000 morts interpelle car il correspond à peu près aux morts causées par la Covid-19 en un peu plus de 18 mois.

A titre de comparaison dans ce décompte macabre, les autres principales guerres menées par les Etats-Unis ont fait moins de pertes humaines : 116 000 pour la Première guerre mondiale, 404 000 pour la seconde, 35 000 en Corée, 57 000 au Vietnam, un peu moins de 400 pour la guerre du Golfe et 2500 en Afghanistan (Source : America’s Wars, Department of Veterans Affairs).

La guerre de Sécession est souvent présentée comme la première guerre moderne car elle utilisait des équipements beaucoup plus meurtriers que les précédentes. Et clairement, la médecine n’avait pas connu les mêmes progrès. On estime que les deux tiers des soldats américains n’ont pas été tués sur les champs de bataille par les balles ou les boulets mais par les maladies infectieuses. Selon les historiens, cette véritable hécatombe a pu prolonger la guerre de deux années (12 avril 1861 – 9 mai1865).

Sur les 349 000 soldats de l’Union morts pendant cette guerre, 221 000 l’ont été à cause des virus, parasites et bactéries, autant d’organismes dont on ne connaissait pas encore l’existence mais qui étaient pourtant particulièrement meurtriers. Les pertes liées aux maladies infectieuses auraient été encore plus importantes dans les rangs des Confédérés en raison du blocus imposé par l’Union.

Rougeole, oreillons, coqueluche, varicelle, pneumonie, variole, dysenterie, typhoïde, typhus… constituaient ce que l’on appelé plus tard « l’invisible troisième armée ». Tous ces germes pouvaient se diffuser facilement étant donné les conditions sanitaires des troupes entassées dans des tentes ou des abris de fortune. Certaines maladies comme la variole auraient pu être évitées car il aurait été possible de vacciner les soldats mais cela n’a pas été fait. A titre de comparaison, on estime que pendant les guerres napoléoniennes, les soldats de l’armée britannique avaient 8 fois plus de chances de mourir d’une maladie infectieuse que sur le champ de bataille. Et certains historiens considèrent la campagne de Russie a été perdu par la Grande Armée non pas sur le champ de bataille mais à cause des maladies infectieuses.

Morts auxquelles il faut ajouter les cas de gangrène causés par des opérations réalisées en série sans aucune précaution élémentaire comme le lavage des mains ou des instruments. Les études de médecine étaient extrêmement rudimentaires, deux ans tout au plus. A cette époque, les Etats-Unis étaient très en retard sur ce point par rapport aux nations européennes. L’école de médecine de l’université de Harvard a disposé de ses premiers stéthoscopes ou de microscopes quelques années après la guerre. Les « chirurgiens » opéraient à la chaîne, juste à côté des champs de batailles, dans des maisons, des églises, des écoles ou encore des fermes transformées en hôpital de fortune, réutilisant les instruments encore ensanglantés des opérations précédentes. Les produits anesthésiques étaient utilisés depuis plusieurs années. Le chloroforme était le plus fréquemment utilisé – dans 75 % des cas – avec un taux de mortalité relativement faible de 0,4 %. Le produit était appliqué le plus souvent dans un tissu appliqué sur la bouche et le nez. Le chirurgien pouvait réaliser une amputation en une dizaine de minutes. Avec des conséquences assez probables d’infection car les antiseptiques n’étaient pas encore utilisés sauf si l’on considère le whisky comme appartenant à cette catégorie.

21 août 2021 Posted by | Histoire, Santé | Laisser un commentaire

La guerre de Sécession, seconde naissance des Etats-Unis

12 Lincoln1Ce n’est pas la guerre moindre paradoxe : comment une guerre peut-elle être présentée comme fondatrice des Etats-Unis et constitue une seconde naissance de ce pays alors qu’elle fut, et de loin, la plus meurtrière. Elle fit plus de morts que toutes les autres guerres réunies auxquelles les Etats-Unis ont participé. Qu’on en juge : Plus de 600 000 morts (voire 700 000 selon les dernières estimations : Réévaluation du nombre de morts à la guerre de Sécession) sur une population qui compte à l’époque 30 millions d’habitants soit 2 % de la population. Transposer aujourd’hui, cela donnerait 6 millions de morts (les Etats-Unis comptent environ 10 millions d’habitants). A la seule bataille de Gettysburg qui se déroule en juillet 1863, on compte plus de 50 000 morts en trois jours seulement. Date fondatrice de l’histoire des Etats-Unis pour Mark Twain mais aussi guerre qui « menace de nous engloutir tous » pour Emerson, la guerre de Sécession est considérée encore aujourd’hui comme un élément majeur de compréhension de la situation interne de l’Amérique (La guerre de Sécession un événement pertinent pour expliquer la politique américaine actuelle). Lire la suite

12 octobre 2013 Posted by | Général | , , | Laisser un commentaire

Réévaluation du nombre de morts à la guerre de Sécession

Jusqu’ici les chiffres établis étaient de 620 000 morts (360 000 au Nord et 260 000 au Sud) et 400 000 blessés sur une population de 31,5 millions d’habitants. « Un Américain sur trente a donc été victime des hostilités a donc été victime des hostilités, nous rappelle André Kaspi dans son ouvrage de référence Les Américains (1). Si l’on ajoute les morts américains de toutes les autres guerres, on parvient à 680 000. Dans cette comptabilité macabre, la guerre de Sécession arrive largement en tête ».

La guerre de Sécession est un événement considérable dans l’histoire des Etats-Unis. A l’occasion du 150e anniversaire du début de la guerre de Sécession, l’institut Pew Research Center for The People & the Press (La guerre de Sécession un événement pertinent pour expliquer la politique américaine actuelle) a demandé aux Américains l’importance que joue cet événement encore aujourd’hui. Plus de la moitié des Américains (56 %) considère que cette guerre civile est encore pertinente pour comprendre la vie politique américaine actuelle contre 39 % qui estime le contraire, même s’ils pensent que la guerre de Sécession reste un événement important

 

De nouvelles évaluations conduisent à réviser ces chiffres à la hausse. En combinant les chiffres du recensement récemment numérisés, l’historien démographe David Hacker de l’université de Binghamton considère qu’il faut réévaluer ces chiffres pour les porter à 750 000. Si cette nouvelle estimation était réelle, la guerre de Sécession aura donc occasionné plus de morts que toutes les autres guerres que les États-Unis ont mené. Pour mémoire, rappelons que les États-Unis ont perdu 55 000 soldats à la guerre du Viet-nam et plus de 4 500 soldats morts à la guerre d’Irak et un nombre comparable à la guerre d’Afghanistan.

 


_____
(1)    André Kaspi – Les Américains – Editions du Point – Collection Point – Inédit Histoire.

 

 

New Estimate Raises Civil War Death Toll

Recounting the Dead

1 Mai 2012 Posted by | Général | , , | Laisser un commentaire

Vers une nouvelle guerre civile aux Etats-Unis ?

Les Etats-Unis sont-ils à l’aube d’une nouvelle guerre civile ? C’est le thème du livre du romancier et journaliste canadien Stephen Marche The Next Civil War : Dispatches From the American Future ? La question est grave et est le sujet de plusieurs livres publiés récemment. Si cette activité éditoriale ne constitue pas une preuve, elle pousse à s’interroger sur la situation actuelle.

La guerre de Sécession est l’événement le plus important de l’histoire des Etats-Unis. Elle a failli scinder le pays en deux. La cause – l’esclavage – était facilement identifiable et séparait le pays en deux fractions, les Etats du Nord et ceux du Sud. Certains historiens pensent qu’elle était en germe dès la rédaction de la Constitution en 1787 à Philadelphie. Depuis la création des Etats-Unis, la question de l’esclavage a été centrale, ne trouvant aucune solution satisfaisante au fil des années. Elle a donc causé un conflit armé qui a occasionné plus de 600 000 morts dans un pays qui comptait à l’époque 30 millions d’habitants. Alors les Etats-Unis sont-ils au bord d’une nouvelle guerre civile ? Si l’on appliquait ce ratio aujourd’hui, un conflit de même ampleur entraînerait la mort de plus de 6 millions d’habitants. Ce qui n’a évidemment pas de sens.

En quoi la situation d’aujourd’hui est-elle différente d’autres périodes de l’histoire des Etats-Unis, par exemple la période après la Reconstruction où le Sud a pu reprendre sa destinée en main ou les très violentes années 1960 et 1970 avec le conflit racial et la guerre du Vietnam qui a commencé avec l’assassinat de John Kennedy (1963) à celui de son frère Bob Kennedy, candidat démocrate, en 1968, en passant par Medgar Evers (1963), Malcom X (1965), Fred Hampton (1968), Martin Luther King (1968). Cette période a été émaillé d’agitations extrêmement violentes : Harlem (1964), Watts (1965), Newark (1967), Detroit (1967), la fusillade de l’université de Kent (1970)

Stephen Marche identifie plusieurs causes pouvant conduire à cette guerre civile d’un nouveau type : la polarisation politique et géographique extrême, la radicalisation de la droite et parti républicain, les évènements climatiques extrêmes, la question raciale (qui est toujours aussi présente), la création des bulles sociales avec les réseaux, l’effondrement de la confiance dans les institutions, le creusement des inégalités…

Dans un environnement aussi explosif, il suffirait d’un banal incident très localisé pour démarrer un embrasement social. Et il en arrive de nombreux chaque jour comme par exemple la fermeture d’un pont d’une petite commune par des inspecteurs fédéraux jugeant que l’infrastructure est dangereuse et dont l’auteur du livre imagine le déroulement. D’autres événements ne sont pas à exclure comme l’assassinat d’un haut responsable politique. La liste des tentatives d’assassinat de président est bien longue et quatre y ont succombé : Abraham Lincoln (1865, par John Wilkes Booth), James A. Garfield (1881, par Charles J. Guiteau), William McKinley (1901, par Leon Czolgosz), and John F. Kennedy (1963, par Lee Harvey Oswald). Et qui s’aventurer à affirmer que les émeutiers du 6 janvier 2021 n’auraient pas lynché Mike Pence à la potence préparée pour lui s’ils l’avaient attrapé ?

Ce climat de violence existait bien avant Donald Trump mais ce dernier a quasi systématiquement relayé ce sentiment chez ses supporters lors de ces meetings notamment le 6 janvier où il a clairement lancé, au vu et au su de tous, un appel à l’insurrection pour changer le résultat de l’élection. Et il continue sur son site à diffuser des messages destinés à inciter à l’affrontement. Poussant jusqu’au bout l’idée du Big Lie selon laquelle les élections de 2020 ont été volé, il nourrit ce ressentiment comme l’essence fait tourner un moteur. Les démocrates ne sont plus des opposants politiques qui ont des valeurs et une vision différente de la société, ce sont de ennemis. Et avec ses ennemis, on fait la guerre. Résultats, 60 % des républicains considèrent toujours que cette élection a été volé, que Joe Biden n’est pas légitime. Et près de 30 % pensent que la violence contre le gouvernement peut être légitime.

Même si une future guerre civile se déclarait, elle ne serait pas une répétition de la guerre de Sécession. Elle prendrait des formes différentes. Certains états comme la Californie ou le Texas pourraient demander de quitter l’Union (Calexit ou Texit) car ils ne supportent plus d’en faire partie. Exagéré ? Fiction ? Cinq comtés de l’Oregon – un état à forte majorité démocrate – ont lancé une initiative pour être rattachés à l’Idaho voisin largement républicain, version Trump (Their Own Private Idaho: Five Oregon Counties Back a Plan to Secede). Et ces fractures existent dans de très nombreux états, par exemple entre la ville de New York, on ne peut plus libérale, avec le reste de l’Etat, fortement conservateur.

Les Etats-Unis ont été fondés sur des idées et des valeurs. Ils ont mis en place un « gouvernement of laws not of men » selon l’expression de John Adams. Le défi posé par une nation définie par idées intervient lorsque les idées n’attirent plus et ne sont plus partagé par la population. “The great Enlightenment principles of modernity – liberalism, secularism, rationality, equality, free markets – do not provide the kind of tribal group identity that human beings crave,” explique Amy Chua, professeur de droit à l’université de Yale ” (The united hates of America – We’ll still be divided after Trump. But the fault lines will move). L’attachement des citoyens à la démocratie est nécessaire – sans être suffisant – à l’existence même de la démocratie.


Que s’est-il réellement passé le 6 janvier

Même sur un événement aussi grave que celui du 6 janvier, démocrates et républicains (presque tous) n’ont pas la même lecture. Dans un moment très court de sincérité, les leaders du Congrès (Mitch McConnell, Kevin McCarthy, Lindsey Graham pour ne citer qu’eux) l’ont clairement défini comme un assaut contre la démocratie pour lequel Donald Trump portait une lourde responsabilité. Ils ont complètement retourné leur veste en espérant que les Américains l’oublieraient mais ils accusent les démocrates d’exploiter cet événement à des fins uniquement politicienne. Suivant en cela l’avis de leur maître :

« The American People also see that January 6 has become the Democrats’ excuse and pretext for the most chilling assault on the civil liberties of American citizens in generations. It is being used to justify outrageous attacks on free speech, widespread censorship, de-platforming, calls for increased domestic surveillance, appalling abuse of political prisoners, labeling opponents of COVID lockdowns and mandates as national security threats, and even ordering the FBI to target parents who object to the radical indoctrination of their children in school ».

Donald Trump, 7 janvier 2022


 

 

 

10 janvier 2022 Posted by | Politique | Laisser un commentaire

Les Etats-désUnis d’Amérique

Rush Limbaugh | Are We Heading Toward Secession?

 

« What in common do we have in common with people who leave in, lets’ say New York ». Rush Limbaugh n’en n’est pas à sa première saillie verbale sur les ondes courtes – et les idées courtes aussi. Promeut-il une sécession des Etats bleus et rouges qui ont désormais plus de différences que de points communs et donc n’ont plus de raison de rester dans l’Union ?

On se demande qui est ce qui nous ? Mais c’est bien là le trait des populistes d’extrême-droite qui en permanence agite ce registre du « nous vs eux ». Et pourquoi New York ? Est-ce en fait une remarque antisémitique masquée se demande Charlie Sykes dans un des podcast de The Bulwark ? Triste personnage que Donald Trump a honoré il y a quelques mois de la Presidential Medal of Freedom.

 

« En 1987, sous l’ère Reagan et la vague de dérégulation qui déferlait dans tous les secteurs de l’économie, la FCC abolit définitivement le principe de la Fairness Doctrine créant ainsi les conditions pour accélérer le mouvement. On est passé d’une situation où un nombre limité de diffuseurs, radios comme télévisions, se devaient de traiter tous les sujets et en donnant la voix à toutes les parties, à un nombre beaucoup plus important de médias totalement libres.

La même année, Rush Limbaugh, un diffuseur de radio locale basé à Sacramento en Californie, tira parti de ce nouvelle situation en mettant plein cap sur la diffusion de ses idées conservatrices sans avoir à se soucier d’équilibrer les opinions. Son programme pris une dimension nationale l’année d’après avec la radio WABC basée à New York capable d’émettre dans un rayon de 300 kilomètres autour de Manhattan. Dans les premières années, le programme de l’éditorialiste ultra-right durait trois heures par jour mêlant « les nouvelles du jour » que les auditeurs conservateurs n’avaient le temps de lire dans les journaux ou voir à la télévision, assorties de commentaires extrêmes et sans nuances.

Les membres du Congrès et les think tanks conservateurs avaient ainsi leur porte-voix et le parfait canal pour véhiculer leurs idées et les transformer en lois. Rush Limbaugh leur servait ainsi son audience sur un plateau. Plutôt que de lancer des programmes concurrents, de nombreux médias ont opté pour diffuser son programme sur leur propre station créant ainsi un effet boule de neige.

La déréglementation a continué son chemin avec le Telecommunications Act de 1996 autorisant les entreprises à posséder plus de stations de radios et ainsi de diffuser des émissions à un niveau national (syndicated radios).

Les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont apporté des réformes du gouvernement comme la création du Département de la sécurité intérieure (Department of Homeland Security, DHS) qui réunit les 22 agences fédérales liées à la sécurité du pays mais aussi par le vote du Patriot Act, une « loi pour unir et renforcer l’Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme » qui donne plus de pouvoir d’investigation et efface la distinction entre juridique entre les enquêtes effectuées par les services de renseignement extérieur et les agences fédérales responsables des enquêtes criminelles (FBI) dès lors qu’elles impliquent des terroristes étrangers.

Cela faisait suite à une sorte de guerre des services constatée entre la CIA et le FBI qui n’a pas permis de déjouer les attentats du 11 septembre 2001. Une situation présentée dans la série diffusée par Netflix The Looming Tower. Ces événements ont favorisé le développement d’une vague nationaliste et largement augmenté le réseau des radios conservatrices et d’extrême-droite. Dans le sillage de Rush Limbaugh qui avait déjà une audience nationale, Glenn Bleck, Sean Hannity, Laura Ingraham, John Calvin Batchelor, Michael Savage ont largement augmenté leur audience et devenus les porte-voix de thèmes portés par les républicains les plus extrêmes. (…) Rush Limbaugh avait réussi sur les ondes radiophoniques, pourquoi ne pas tenter sa chance sur le média dominant : la télévision. Sans succès ».

(Extrait God Blesse America – Guy Hervier – Macha Publishing)

15 décembre 2020 Posted by | Général | Laisser un commentaire

En attendant Lincoln…

En 2009, Abraham Lincoln avait été consacré plus grand président de l’histoire des Etats-Unis selon une enquête réalisée auprès de 65 historiens spécialisés (Qui est le plus grand président des Etats-Unis ?). On trouve ensuite George Washington, Franklin Roosevelt, Théodore Roosevelt et Harry Truman. Ce classement s’appuie sur 10 critères sensés donner la mesure d’un grand président : Force de persuasion, Capacité de gestion de crise, maîtrise de l’économie, autorité morale, politique étrangère, qualités d’administrateur, relation avec le Congrès, vision, sens de la justice et performance dans le contexte historique.

Rien de surprenant qu’un grand réalisateur comme Spielberg lui consacre un film, plus spécialement centré sur l’abolition de l’esclavage alors que la guerre de Sécession arrive à son terme.  Il s’agit plus précisément de l’introduction du XIIIe amendementà la Constitution des États-Unis d’Amérique qui a officiellement aboli et interdit l’esclavage aux Etats-Unis qui fut adopté le 6 décembre 1865. Comme le rappelle Doris Kearns Goodwin, historienne et auteur du livre Team of Rivals qui a inspiré le film, Steven Spielberg réussit le tour de force de laisse planer le doute jusqu’à la fin sur l’issue du vote qui, finalement sera adopté. La sortie de ce film est d’autant plus symbolique qu’un Noir – en fait un métis – est aujourd’hui installé à la Maison Blanche.

Un détail intéressant que rappelle l’historienne, Abraham Lincoln avait une voix relativement aigue lui donnant un avantage sur son principal concurrent Stephen Douglas qui avait une voix grave. Car lorsqu’il n’y a pas de microphones, les voix aigues ont l’avantage de porter beaucoup mieux.

Le texte du 13e amendement

« Section 1. Ni esclavage ni servitude involontaire, si ce n’est en punition d’un crime dont le coupable aura été dûment convaincu, n’existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction.  »

« Section 2. Le Congrès aura le pouvoir de donner effet au présent article par une législation appropriée. »

« Section 1. Neither slavery nor involuntary servitude, except as a punishment for crime where of the party shall have been duly convicted, shall exist within the United States, or any place subject to their jurisdiction. »

« Section 2. Congress shall have the power to enforce this article by appropriate legislation. »

Comme toujours le facteur chance contribue à la réussite. Comme l’explique Dick Morris, Lincoln a été élu en 1860 grâce au déchirement du parti démocrate en trois forces disparates alors qu’il n’a réussi à réunir que 40 % des voix sur nom. A peine installé à la maison qu’une guerre civile éclate et met en danger l’unité des Etats-Unis. Une période qui est considérée comme une des plus importantes de l’histoire des Etats-Unis et qui selon une majorité d’Américains est toujours pertinente pour expliquer la période actuelle (La guerre de Sécession un événement pertinent pour expliquer la politique américaine actuelle). Quatre ans plus tard, il sera réélu avec une confortable majorité de 55 % des voix contre un candidat démocrate totalement tombé dans l’oubli.

19 novembre 2012 Posted by | Histoire | , , | Un commentaire